giovedì 7 giugno 2018

L’audace au nom de l’humanité | Version résumée par Alain Adriaens

L’audace au nom de l’humanité
Version résumée 
par  Alain Adriaens 

Dans la droite ligne de son livre Au nom de l’humanité, Riccardo Petrella propose un projet de recherche/action dont l’objectif est de donner à l’ensemble des humains vivant sur Terre la capacité d’œuvrer à un avenir commun digne et désirable. Ce projet titré L’audace au nom de l’humanité est décrit dans un document complet et détaillé. Vous trouverez ici un résumé subjectif de ce document. 



Le but
La «communauté humaine mondiale» est confrontée à des risques et des défis de plus en plus menaçants. Elle ne dispose, hélas, d’aucune possibilité réelle d’influencer son destin et de faire face à une situation mondiale défavorable. Les institutions les plus puissantes (multinationales, églises, États…) ont des agendas défendant leurs intérêts particuliers et personne ne peut parler au nom de l’humanité. En effet, comme son nom l’indique, l’ONU (Organisation des Nations Unies) parle exclusivement au nom des États membres et ceux-ci sont à l’origine de blocages persistants. Le présent document a pour but de trouver les voies et moyens de favoriser le développement d’une humanité responsable agissant à l’échelle de la planète.

Analyse de la situation actuelle
Le monde de 2017 présente une grande variété de formes de vie et d’êtres vivants. Ceux-ci sont interdépendants mais fragmentés et inégaux. Ils forment des systèmes de plus en plus complexes et donc fragiles et  instables. 
Le «système monde» est formaté par une logique de globalisation ; les frontières sont gommées et les peuples sont confrontés à une technologisation accélérée de la vie et des sociétés. Cette déshumanisation est la conséquence de trois forces menaçantes : la militarisation du monde, la marchandisation de la vie, la financiarisation de la société. Il en résulte deux effets négatifs : une explosion des inégalités à l’échelle des pays et de la planète (appauvrissement, exclusions…) et une dévastation de la vie sur terre (destruction des écosystèmes, dégradation des environnements locaux et globaux (dérèglements climatiques)).
A côté de ces forces destructrices, «mille» résistances apparaissent et tendent à s’adapter pour survivre. Elles sont de plus en plus nombreuses de par le monde et promeuvent des «modes de vie» locaux plus convenables, plus participatifs, intégrés eu plan social et respectueux des écosystèmes dans lesquels  ils se développent. Une régulation mondiale est essentielle pour eux parce qu’il est évident que dans le contexte de la mondialisation de la condition humaine et de la vie de la Terre, ces expériences locales ne prendront une valeur et un sens historique que si elles participent aux dynamiques globales et contribuent à façonner les changements mondiaux.

Les problèmes/risques planétaires à dépasser
On peut estimer au nombre de 6 les problèmes planétaires majeurs que le monde actuel est incapable de résoudre.

1) L’insécurité, la guerre. La militarisation du monde a accompli un saut majeur avec l’accumulation d’armes nucléaires, bactériologiques et chimiques toujours plus destructrices. Par elles, l’extinction possible de l’intégralité de la vie sur la Terre n’est plus une hypothèse mais une certitude en cas d’usage. La technologisation de la puissance militaire et des modes de faire la guerre ont rendu le secteur militaire, industriel et commercial, essentiel pour l’économie mondiale. La régulation qu’il faudra mettre en place devra non seulement s’attaquer aux causes qui empêchent le désarmement de devenir une réalité mais également aux facteurs qui ont fait de la guerre une activités économique aujourd’hui très rentable.

2) Les inégalités, non seulement de revenu, mais surtout de citoyenneté, de dignité humaine et sociale entre les personnes, les catégories sociales, les peuples. L’appauvrissement s’est mondialisé et la pauvreté dans le monde s’est élargie et approfondie. Le problème dépasse les questions de pouvoir d’achat et de redistribution de la richesse produite comme le démontre bien la question des migrations et des migrants. Cette dernière prend, notamment en Europe, des dimensions humainement inacceptables et engendre envers les migrants des comportements inadmissibles. Les relations humaines en sortent dévastées. Le rejet de l’autre construit des murs partout. Ces 30 dernières années entre 30 et 40 millions d’enfants de moins de 6 ans sont morts à cause de maladies dues au non accès à l’eau potable et à l’assainissement. La mort de tant millions d’enfants n’est pas un risque futur.

3) La marchandisation de toute forme de vie. Tout a été réduit à marchandise, transformant la vie en chose. Rien n’a de la valeur en dehors l’échange marchand. La brevetabilité du vivant consacre au plus haut niveau la marchandisation de la vie. La nature elle-même est évaluée et monétisée. Cette dérive s’accompagne de la libéralisation du commerce des biens et des services, de leur dérégulation et de la privatisation des biens et services communs essentiels pour la vie.

4) La dévastation écologique de la planète. Les plus riches des êtres humains accaparent le capital biotique renouvelable annuel de terre et d’eau de la planète. Les progrès dans la lutte contre la réduction de la biodiversité, la déforestation, la désertification et le réchauffement de l’atmosphère terrestre et le changement climatique sont insignifiants, sinon inexistants. La raréfaction des biens et services naturels essentiels et indispensables pour la vie s’accélère. Des lors, comme nombreuses études le confirment, l’exploitation des ressources a atteint des limites planétaires au-delà desquelles les phénomènes d’extinction de la vie deviennent irréversibles.

5) La financiarisation de l’économie globale. Derrière les crises alimentaires, énergétiques et hydriques se trouve une instabilité économiques due à la montée en puissance de la finance en tant que système dominant la régulation économique. Tout doit être rentable, le return on investment (ROI) est le seul critère clé de choix des projets à développer. La logique des puissances financières est inhumaine, elle produit un état de guerre permanente et d’inégalités croissantes par systèmes technologiques interposés. Elle représente un danger majeur pour le devenir de l’humain.

6) La privatisation du pouvoir politique. Les phénomènes décrits ci-dessus ont contribué au démantèlement progressif de l’Etat de droit et enlevé aux pouvoirs politiques publics la responsabilité et la gestion des fonctions de sécurité collective et du bien-être commun de base. Les pouvoirs des Etats nationaux glissent dans les mains des multinationales notamment grâce à des institutions comme la Banque Mondiale (BM), le Fond monétaire international (FMI), l’organisation mondiale du commerce (OMC). Il en résulte une perte de crédibilité des élus nationaux et locaux.

Le feu est dans la demeure. L’humanité sera-t-elle en mesure de l’éteindre? Face aux forces de mort tout met en lumière que la vie, seule commune réalité, est l’enjeu central que doivent défendre les êtres humains, à titre individuel et collectif. La vie est belle, est un don que tous les habitants de la Terre reçoivent. Pourtant elle est marchandisée, monétisée, technologisée, exploitée, dévastée, meurtrie, raréfiée. Des milliards de personnes sont exclues d’une vie digne. On tue pour la domination de la vie qui reste rarement une fête. Bien qu’il soit difficile de le reconnaître, l’héritage laissé à nos enfants et petits-enfants sera lourd. Il leur faudra de l’audace pour en venir au bout.

Les régulations inter-nationales ont échoué

La régulation mise en place à la fin de la Deuxième Guerre mondiale a été inspirée par le souci de (re)construire un nouvel «ordre international» S’est progressivement imposée l’économie de marché financiarisée triomphante. Il importe d’examiner pourquoi les modèles de régulation planétaire essayés ces dernières décennies furent des échecs.
Au cours des 40 dernières années, trois principales types de régulation furent tentés : la régulation «politique», fondée sur le principe et les pratiques du multilatéralisme, la régulation «économique», à l’aune de la globalisation triomphante de l’économie de marché des années 1980 et 1990 et la régulation «culturelle» liée à un œcuménisme religieux en expansion, à la trans-nationalisation des courants culturels de masse, à la globalisation des modes de consommation.

La régulation «politique» concerne des relations interétatiques. La coopération internationale serait la seule solution réaliste pour organiser au mieux les relations entre les Etats inégaux dans tous les domaines et ayant des intérêts différents voire divergents. Ces États tiennent farouchement à leur souveraineté. Le multilatéralisme serait une modalité efficace pour favoriser des relations plus pacifiques, dans l’espoir d’une régulation mondiale coopérative. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le multilatéralisme politique s’est concrétisé autour de quatre modalités principales :
le système onusien (ONU et ses nombreuses agences spécialisées) ;
la pratique de la signature d’accords entre les Etats (comme le fameux accord de Paris/COP21 sur le changement climatique qui, hélas, n’a pas de valeur contraignante) ; sous cette catégorie de modalités figurent les conventions, les alliances, les déclarations, les traités, les protocoles ;
la mise en place de rencontres de chefs d’Etat et de premiers ministres tels que les G7, G8, G20, censées faciliter les échanges personnels, la connaissance et la coopération entre les responsable politique au niveau le plus élevé des pays industrialisés du monde et/ou des plus puissants en termes économiques et démographique ;
la création de tribunaux internationaux visant l’émergence d’instruments d’évaluation, jugement et sanction au plan international en matière de non-respect des principes, par exemple, dans le cadre des accords/traités ou dans les Chartes de l’ONU (Tribunal international des crimes contre l’humanité, Cour internationale de Justice…).
Cet arsenal donne l’image d’une capacité d’action et d’intervention puissante. L’état du monde décrit auparavant montre que la réalité a évolué dans toute autre direction : la régulation «politique» par le multilatéralisme n’a pas permis, hélas, à la «communauté humaine» de résoudre ses problèmes et faire face aux défis. Les raisons sont nombreuses et le problème des inégalités de puissance entre les Etats demeure important. La souveraineté des Etats n’est plus au service du bien-être de leurs citoyens et de la justice ou (selon la formule creuse) du «développement durable». Elle est mise plutôt au service de la puissance et des intérêts des sujets/groupes/organisations les plus forts.

La régulation «économique» internationale  est fondée sur la libéralisation, la dérégulation, la privatisation, la monétisation, la financiarisation, la compétitivité, l’innovation technologique. Après une certaine phase d’euphorie, cette régulation «économique» s’est révélée incapable d’empêcher la multiplication des crises, l’augmentation de la pauvreté et des inégalités sociales, l’aggravation des dévastations environnementales. Elle a suscité l’explosion de nouveaux nationalismes populistes et le retour aux frontières et aux murs de séparation et d’exclusion.
La régulation «culturelle» a adopté les formes et les modalités de la régulation «économique» malgré les résistances et l’opposition de nombreux acteurs du monde culturel. Tout est tombé sous l’emprise marquante de l’argent, de la rentabilité marchande et financière dans un contexte de concentration croissante des entreprises agissant à l’échelle mondiale et qui déterminent l’agenda culturel international, voire mondial. Heureusement, la vivacité et la variété des expressions culturelles locales et nationales subsiste malgré l’influence des critères marchands et financiers.

Six scénarios imaginables pour des futurs proches

1) «Finalement, on est bien comme on est. Corrigeons pour améliorer le système existant» n’est pas une solution acceptable pour l’ensemble de l’humanité. Il ne convient qu’aux groupes sociaux puissants «qui vivent bien». Il présente tellement des limites et de lacunes qu’à terme tous en subiront les effets dévastateurs.
2) «Le futur revient au passé ; la globalisation à la mode du Moyen-Age guerrier» est en train de se manifester depuis une quinzaine d’années. Murs, frontières, barrières, violences barbares entre religions, groupes raciaux, xénophobies, guerres… caractériseraient la vie quotidienne de milliards de personnes. Un scénario à rejeter.
3) «L’archipel de l’apartheid mondial» : mise en place d’un «ordre mondial» fondé sur la séparation entre deux groupes. D’une part, le monde des citoyens ayant tous les pouvoirs et les droits et, d’autre part, le monde des non-citoyens, ayant l’obligation de travailler pour le bien-être des premiers auxquels on accorderait juste la survie. Des zones centrales seraient habitées par les minorités de puissants privilégiés et on reléguerait dans des périphéries les masses majoritaires des appauvris, des exclus, des non-rentables…
4) «Un nouveau monde organisé à partir de grandes communautés continentales intégrées» reste plausible malgré la dérive de l’intégration européenne et la faiblesse persistante de l’intégration latino-américaine.
5) «De l’Organisation des Nations Unies à l’Organisation mondiale de l’humanité» : idéal utopique, espoir assez lointain car rejeté par la majorité des groupes sociaux dominants. Pourtant, même en leur sein, des multiples voix s’élèvent de temps à autre en faveur de telle ou telle autorité mondiale de régulation.
6) «L’humanité en formation : la transition» : non seulement plausible mais déjà à l’œuvre malgré les crises en cours allant dans d’autres directions, ce scénario a notre préférence. Nous lui accordons une grande priorité. Ce qui suit est l’esquisse structurée et argumentée de la recherche de cet autre système de régulation du vivre ensemble à l’échelle planétaire.

Recherche d’un autre système de «règles du vivre ensemble»
L’humanité doit devenir responsable de son destin collectif et prendre les décisions concernant l’ensemble des formes de vie et des espèces vivantes de la planète. Elle doit le faire non seulement en son nom et dans son intérêt mais également au nom et dans l’intérêt de la communauté globale de la vie.
La conception de ce qu’est l’humanité évolue. Une conception classique (tous les êtres humains font partie d’une même entité, l’espèce humaine, différente des autres espèces vivantes) fait place à une conception plus moderne: l’espèce humaine est différente des autres espèces mais participe avec les autres à la même histoire de la vie partageant avec elles une partie importante du même capital génétique. Nous faisons partie intégrante de la nature et il n’y a pas les êtres humains d’un côté et la nature de l’autre. Récemment, nous avons compris que l’espèce humaine est la seule espèce capable de détruire dans son intégralité la vie de la planète Terre mais aussi de la sauvegarder et de la protéger. D’où la conscience d’une responsabilité globale de l’humanité envers la totalité de la vie de la planète (l’encyclique du pape François, Laudato ‘Si en est une expression claire et structurée). Cette dernière prise de conscience doit aider à nous faire passer du statut d’espèce humaine à celui d’humanité.
L’humanité n’est hélas pas en mesure d’assumer cette responsabilité car elle n’existe pas comme sujet reconnu sur le plan juridique, politique et institutionnel. Le véritable défi mondial de la régulation du vivre ensemble planétaire est la consolidation de la conscience (émergente mais mise à dure épreuve chaque jour) de la responsabilité unique et fondamentale de l’humanité concernant la sauvegarde et la protection de la vie sur et de la Terre et, à cette fin, la reconnaissance juridique et politique de l’humanité en tant que sujet porteur de droits et de devoirs “au nom de l’humanité”. Ce défi est de nature politique plus encore que de nature organisationnelle et technique.
Les propositions qui suivent ont l’audace de penser qu’il est possible, dans les prochaines années, de défricher le terrain et mettre en mouvement des processus majeurs dont l’objectif sera de jeter les fondations d’une capacité d’action de l’humanité à l’échelle planétaire.

Les propositions

Les propositions sont de deux catégories :
objectifs et règles d’ordre général : visions inspiratrices donnant un sens à la narration du monde à la base de l’urgence et de la pertinence d’une nouvelle capacité de régulation à l’échelle planétaire par et au nom de l’humanité ;
processus nécessaires et indispensables à réaliser pour créer les conditions et les instruments adéquats à la mise en œuvre de la capacité de régulation planétaire.

Impératifs et principes de base généraux
L’impératif planétaire. Il revient à l’humanité d’être responsable :
- de la vie de tous les êtres humains et peuples de la Terre en donnant la priorité aux 3 milliards et plus de personnes exclues et appauvries ;
- de la vie des autres espèces vivantes.
Il ne suffit pas d’approuver les chartes des droits/devoirs, l’humanité a aussi l’obligation de créer les institutions ayant les moyens pour faire respecter des règles communes.

Principes/règles de base
Nous proposons trois principes :
le principe de la citoyenneté universelle plurielle
. L’objectif de la création de richesse dans le monde ne peut pas rester celui de l’enrichissement des plus forts, mais de garantir à toutes les femmes et à tous les hommes de l’humanité la sécurité générale d’existence. Ce sera difficile, mais la réalisation se fera tôt ou tard. L’important qu’il reste parmi les principes inspirateurs des chemins de l’humanité.
Le principe de la sagesse et des limites. L’histoire montre que ce n’est pas correct de penser que tout ce qui est techniquement possible doit être fait. Il y a des limites existentielles à ne pas dépasser. Dans l’incertitude ou en présence de données peu fables ou de conflits graves, la précaution doit prévaloir sur l’assomption du risque certifié. La violence n’apporte aucune solution aux problèmes, la non-violence est source de vie pour tous.
Le principe de la res publica mondiale, c’est-à-dire la construction des chemins qui permettront à l’humanité d’éliminer les formes de violence et de domination d’un pays sur l’autre, d’un peuple sur d’autres peuples, d’un groupe social sur les restants groupes des sociétés humaines.
Un principe dont l’application permettra à la communauté humaine mondiale de favoriser des ingénieries politiques institutionnelles de plus en plus participatives et de cultiver la promotion et la sauvegarde des Biens communs publics mondiaux, dans le cadre d’une responsabilité individuelle et collective, partagée, de la part des citoyens.

Propositions opérationnelles

Il y a deux  préalables pour que l’humanité réalise la sauvegarde et la protection de la vie sur et de la Terre : «Conscientisation et alerte» et «Reconnaissance et expérimentation» afin de sortir du déjà vu et avoir envie de construire un autre devenir. Il sera ensuite nécessaire de constituer une reconnaissance juridique et politique de l’humanité en tant que sujet porteur de droits et de devoirs. Il s’agit du troisième processus : «Institutionnalisation et capacitation».


Conscientisation et alerte : imaginer les horizons et identifier les chemins 

Proposition 1 : de la Charte de la Terre à la Charte de la Vie
La Charte de la Terre, promue en 1994 par Michael Strong et Mikhaïl Gorbatchev, est une déclaration internationale rédigée et approuvée par la société civile. C’est sans doute le document qui exprime le mieux le niveau de la conscience écologique planétaire atteinte par l’humanité à ce jour. En 2000 elle avait été signée par plus de 5.000 associations et organisations à travers le monde. Hélas, elle ne remet pas en cause la régulation politique et économique dominante qui est un obstacle sur la route d’une régulation mondiale plus durable et juste. Notre proposition (qui a reçu le soutien de Mikhaïl Gorbatchev) vise à définir et adopter, à partir de la Charte de la Terre, une Charte de la Vie qui entend repenser certains principes clé comme la sécurité, la souveraineté, l’Etat, la puissance, l’armement et le commerce des armes, la finance, les Biens communs publics mondiaux, la compétitivité… Elle définira ce que devraient être les principes fondateurs d’une réelle régulation mondiale durable et juste, par et pour l’humanité.

Proposition 2 : les Agoras des Habitants de la Terre (AHT)
La rédaction de la Charte de la Vie sera de la responsabilité collective de citoyens réunis dans des Agoras des habitants de la Terre, des représentants de différentes composantes de l’humanité : artistes, paysans, ouvriers, enseignants, scientifiques, entrepreneurs, institutions publiques, médias… des femmes et hommes, croyants et non croyants, de toutes les couleurs. A eux, la tâche de penser “au nom de l’humanité” 


Reconnaissance et expérimentation : les chantiers incubateurs

Les processus de reconnaissance et d’expérimentation visent à promouvoir les pratiques d’enracinement de ce rôle dans la vie quotidienne des habitants de la Terre. D’où, les trois propositions suivantes.

Proposition 3 : Les Agoras de l’Agenda de l’Humanité (AAH)
La suite des Agoras des habitants de la Terre sera la tenue des Agoras de l’agenda de l’humanité (AAT) où l’on identifiera et définira les actions concrètes à travers lesquelles pourra se consolider la capacité de l’humanité d’agir en tant qu’acteur mondial de régulation. On cherchera à ce que les participants soient effectivement représentatifs surtout des groupes majoritaires de la population mondiale que constituent les exclus, les appauvris, les “minoritaires”, les sans voix, les faibles, les sans pouvoirs de l’humanité.

Proposition 4 : Les Etats Généraux des Biens communs publics mondiaux
Une manière concrète de faire de l’humanité un acteur de régulation à l’échelle planétaire est de reconnaître certains biens (naturels et artificiels, matériels et immatériels) comme Biens communs publics mondiaux (BCPM) car ils sont essentiels et indispensables pour la vie.
Nous proposons l’organisation en réseaux multi-territoriaux des Etats Généraux des BCPM, des moments et espaces sociaux mondiaux d’expression commune des valeurs et de la volonté explicite de la part des habitants. Les BCPM seront le noyau dur, crucial, de l’action de l’humanité ; ils doivent faire partie de l’agenda mondial.
Les Etats Généraux seront sous la responsabilité d’un Comité des BCPM qui pourrait expérimenter des modalités innovatrices comme des sondages mondiaux on line auxquels participent en même temps des dizaines de millions de personnes pendant plusieurs jours voire semaines. Cette possibilité technique pourrait être mise au service d’un travail collectif participatif à vaste échelle.

Proposition 5 : La Carte d’identité mondiale (CIM)
Aujourd’hui, la seule carte d’identité mondiale est la carte de crédit bancaire, symbole d’une «carte d’accès au monde »… ouvert par l’argent ! Nous la remise, à titre gratuit, à tout être humain d’une Carte d’identité mondiale, digitalisée, ayant comme sous-titre “Habitant de la Terre”, dans laquelle figureront uniquement les données suivantes : prénom(s) et nom(s), genre, photo, date de naissance, état de citoyenneté. Elle a comme but de reconnaître que le titulaire de la CIM est un habitant de la Terre et que, comme tel, il bénéficie de tous les droits universels reconnus par l’ONU.


Institutionnalisation et capacitation

Proposition 6 : le sondage mondial
On ne connaît guère les imaginaires, les conceptions, les attentes, les désirs et le sens d’appartenance qui construisent l’humanité dans la tête des gens. Un sondage aura pour but d’appréhender la nature et les formes de la conscience de l’humanité sous ses multiples facettes et, entre autres, d’évaluer les attitudes positives/négatives concernant la création d’institutions mondiales sous la responsabilité de l’humanité

Proposition 7 : le referendum mondial
Bien conçu, un referendum permettra de savoir dans quelle mesure l’opinion publique mondiale est prête à accepter l’attribution à l’humanité d’un rôle institutionnel politique de régulation à l’échelle planétaire « au nom de l’humanité ». Il mesurera la possibilité de la mise en place au cours des années et décennies à venir des instruments nécessaires au développement d’une citoyenneté mondiale plurielle, d’un système de sécurité collective interdisant les armes, d’une économie au service du droit à la vie pour tous par la mise en commun et la responsabilité partagée de certains Biens communs publics mondiaux, d’une société fondée sur la participation de tous, aux différents échelons du pouvoir politique.
D’initiative populaire, un tel referendum est sans doute la proposition la plus ambitieuse et la plus difficile à réaliser. Le réaliser un 22 mars (2022 ?), Journée mondiale de l’Eau, aurait une valeur symbolique «politique» car l’eau, essentielle pour la vie, est l’un des rares Biens communs publics mondiaux ayant reçu un large soutien populaire en faveur de sa sauvegarde et de son caractère public, entre autres par la création d’instruments de coopération inter- et trans-nationale à l’échelle des bassins hydrographiques.

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